Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La grenouille bleue
10 janvier 2007

♦ Fur : portrait imaginaire de Diane Arbus

logo
_____________________________________________________________

La fiche

rendercmsfield3 / 10          
Portrait en manque d'inspiration ...

Un film de ... Steven Shainberg
10 Janvier 2007

Avec ... Nicole Kidman, Diane Arbus
             Robert Downey Jr., Lionel Sweeney

            
Ty Burrell, Allan Arbus
              etc ...

Synopsis ... New York, 1958. Diane Arbus, fille d'un riche fourreur, étouffe dans son rôle de mère attentionnée et d'assistante docile de son mari photographe. Intriguée par le nouveau locataire de l'immeubles, elle monte un soir à sa rencontre, munie d'un appareil photo. La porte s’ouvre sur Leonard Sweeney, un homme affligé d'une maladie très rare qui provoque chez lui une pilosité surabondante ainsi que des problèmes respiratoires.

" I saw you, through my window, and right away I wanted to take a portrait of you. " Diane

_____________________________________________________________

Alors ?

furie    Premier film de l'année en ce qui me concerne. Et première déception pour ce portrait un peu trop imaginaire de la célèbre photographe Américaine Diane Airbus. Le sujet s'annonçait pourtant prometteur, surtout entre les mains du réalisateur de La Secrétaire. Le film, qui à défaut d'être historique aurait pu se cantonner à capturer l'essence de la photographe et de son travail, n'arrive qu'à dresser un portrait peu convaincant et fade, qui semble loin, très loin de l'univers de Diane Airbus. Ne ressort ici que l'amour de celle-ci pour l'individu, derrière la différence de son apparence ou de ses caractèristiques physiques. Mais cet amour a tendance tout au long du film à se rapprocher de la fascination perverse, voire de la délectation en la compagnie de ce que certains appellent, des "monstres".

Rien ici ne semble artistique. Le spectateur n'est jamais, ou très peu, invité à entrer dans l'univers de la jeune femme, à le comprendre, à le partager. Ce qui sans aucun doute, reste à l'image du film, qui s'enferme, s'étouffe, sans jamais parvenir à s'éclairer, comme une très mauvaise métaphore sur la maladie de Lionel Sweeney ou simplement l'illustration d'un monde trop oubliée. Beaucoup de promesses donc pour pas grand chose. On se retrouve à suivre cette Diane Airbus, fascinée par son étrange voisin, dans cette relation qui au final ne nous apporte rien de plus qu'un simple voyeurisme etun intêret limité. Si encore, derrière tout cela, un message subsistait... Mais non, tout juste une miette d'émotion, à tout hasard, bien vite oubliée. Le film effleure, sans jamais approfondir son sujet, si sujet il y a.

kidman_furOn se languit donc à simplement suivre une mille et unième version de La Belle et la bête, servie sur fond de Alice au pays des merveilles de la nature. Diane Airbus, dans son éveil à la photographie, est juste mentionnée par quelques stratagèmes superficiels qui ne convaincront personne. Le propos sur ceux que la nature a fait "différents" est simplifié à son extrême avec un défilé de "phénomènes", tout juste bon à montrer une Nicole Kidman - version revisitée de son personnage de Birth - dans la jouissance de ce "spectacle". Si encore on avait eu droit à un propos sur l'apprentissage, sur la découverte émotionnelle et artistique du personnage, mais non. Là encore, Shainberg préfère filmer le glauque. L'attrait de Diane Airbus pour la "différence" se réduit à la simple expansion de désirs trop longtemps refoulés, qui se rapprochent plus d'une certaine perversité, que d'un propos intelligent ou simplement utile.

_____________________________________________________________

En bref

    Tout ceci reste donc totalement prévisible, du début à la fin, ce qui n'aurait pas été si grave si le film s'était avéré légérement plus intéressant. On gardera donc quelques points positifs, comme ce travail merveilleux sur la lumière, ou cette scène, étrangement fascinante, où les deux protagonistes se retrouvent, inconnus, dans un bain pour simplement s'apprendre. A voir une fois, pour se faire une idée.

fur_jukeboxLes +

  • La lumière et la netteté de certains plans
  • La voix, simplement la voix, de Downey Jr.
  • La rencontre des regards des deux protagonistes

Les -

  • L'étouffement et l'enfermement du film
  • Lenteurs, lenteurs ...
  • Kidman  ? Jeu déjà vu ? ... Oui.
  • Manque flagrant de matière


_____________________________________________________________

Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Publicité