Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

La grenouille bleue

10 août 2007

♦ Naissance des pieuvres

Sans_titre

_____________________________________________________________

La fiche

187711556 / 10           
Sans noyer le poisson ...

Un film de ... Céline Sciamma
15 Aout 2007

Avec ... Pauline Acquart, Marie
             Louise Blachère, Anne

             Adèle Haenel, Floriane
            
etc ...

Synopsis ... En assistant par hasard à un spectacle de natation synchronisée, Marie 15 ans, développe une obsession pour cette étrange discipline. A moins que ce désir absurde en cache un autre, plus souterrain, pour cette fille, la star des nageuses, Floriane. Dans la solitude de leurs chambres, les filles de 15 ans ne sont pas gracieuses. Elles ne sont pas ce qu'on croit. Surtout quand le désir et l'amour surgissent violemment pour la première fois comme une maladie avec ses étranges symptômes.

"Eh bien tu vois Marie, c'était pas si difficile." Floriane
___________________________________________________________

Alors ?

 Ancienne élève de la Femis, Celine Sciamma réalise avec La Naissance des pieuvres son tout premier essai à la caméra. Il est dès le départ important de signaler que le film respire l'exercice de style. En cela rien d'étonnant, puisque le scénario n'est autre que le projet de fin d'études de ladite réalisatrice ... Un défaut qui se ressent surtout dans le choix des personnages, très stéréotypés, mais aussi, et c'est peut-être là le plus grave, dans de nombreuses scènes du film que l'on ne peut s'empêcher de comparer à d'autres longs-métrages passés. Même si elle s'en défend - qui a dit que les avant-premières ne servaient à rien ? - Céline Sciamma souffre de l'influence pop adolescente qu'elle insuffle à son film, autant que de certains partis pris limites intellos pour lesquels elle opte. .

 

 

ndp_1

.     Pourtant, Naissance des Pieuvres n'a pas que des défauts. Certes le sujet a déjà été visité maintes et maintes fois, certes certains passages semblent tout droit sortis d'un Virgin Suicides décoloré, mais le film, porté par trois actrices quasiment débutantes et par une réalisation parfois inspirée, reste malgré tout assez agréable à suivre. Céline Sciamma ne se casse jamais la figure, même si elle titube parfois dans sa réalisation comme dans la majorité des scènes de natation synchronisée ou dans l'étouffement et l'isolement extrême dans lequel elle enferme ses personnages. .

ndp_2

.     Quant au thème de l'homosexualité, il demeure tout de même bien mené, bien qu'il soit difficile de ne pas penser à d'autres films plus adultes et aboutis sur le même sujet. Naissance des Pieuvres se sort somme toute plutôt bien de ses démêlés affectifs, grâce notamment à une fin juste et cohérente et au choix pertinent de la réalisatrice de ne pas nous dépeindre l'adolescence comme une période clichée de souffrance pathétique, la souffrance étant ici dans l'inassouvi plus que dans la douleur visible. On saluera également l'attention portée aux détails et la motivation de départ du film, qui se voulait un hymne intemporel à la naissance du désir. Sur ce point, Céline Sciamma a presque tout juste, si ce n'est qu'à trop vouloir filmer le monde féminin, elle en oublie d'aller au plus intime. On ne s'attache jamais vraiment à rien - sauf peut-être à ce personnage un peu boulet qu'interprète avec force et talent Louise Blachère.  .

ndp_3

.     C'est là tout le coeur du problème. Naissance des pieuvres se veut un film en dents de scie, très inégal et brouillon auquel il manque un peu de maturité, autant dans certains aspects de l'écriture que dans la réalisation. Un long donc poussé par des forces contradictoires : à la fois fin et maladroit, prétentieux et sans prétentions, original et déjà vu ... Prometteur pour cette réalisatrice en herbe, pour peu qu'elle laisse faire le temps.

 

 

_____________________________________________________________

En bref

     Céline Sciamma signe ici un premier essai convaincant, qui se regarde sans ennui, mais sans grand enthousiasme non plus. On lui souhaitera de se débarasser du carcan scolaire de son ancienne école et de voler un peu plus de ses propres ailes à l'avenir, au risque de souffrir encore et toujours de l'influence un peu trop présente d'autres oeuvres sur son propre travail. Quoiqu'il en soit, à la fin de la séance, il reste beaucoup à dire et à débattre sur la Naissance des Pieuvres, et en cela, peut-être, le film demeure un pari réussi, surtout dans l'univers du cinéma français actuel.

ndp_jukebox

Les +

  • Les actrices
  • L'ambiance
  • La bande-son très A-air-ienne
  • La conclusion

Les -

  • De nombreuses maladresses
  • Certains partis-pris pesants et pompeux
  • Un arrière-goût de frustration

 



_______________
______________________________________________

Publicité
24 mai 2007

♦ La Faille

faille
_____________________________________________________________

La fiche

faille4 / 10           
La faille, c'est qu'il y en a beaucoup trop ...

Un film de ... Gregory Hoblit
09 Mai 2007

Avec ... Anthony Hopkins, Ted Crawford
             Ryan Gosling, Willy Beachum

            
David Strathairn, Joe Lobruto
            
etc ...

Synopsis ...Lorsque Ted Crawford découvre que sa jeune épouse le trompe, il décide de la tuer… mais en mettant au point le crime parfait. Willy Beachum, un ambitieux procureur adjoint, sur le point d’intégrer un prestigieux cabinet d’avocats, se voit confier cette dernière affaire. Mais dans la partie qui s’annonce, rien n’est aussi évident qu’il y paraît.

" If you look close enough, you'll find everyone has a weak spot." Ted Crawford

_____________________________________________________________

Alors ?

    Hopkins, Hopkins. Un acteur que l'on ne peut oublier. De superbes performances. A nouveau sur l'écran pour un film, qui, sans être médiocre, n'est certainement pas à sa mesure. Pour cette partie de "Emprisonne-moi si tu peux", le chasseur n'est évidemment pas celui que l'on pourrait croire, et les pions s'effacent avant même d'avoir pu être avancés. Tout commence par un crime, à la fois passionnel et prémédité, simple histoire de vengeance d'un mari jaloux et calculateur. Du moins c'est ce que l'on est en droit de penser.

.

1

.

    Mais La Faille surprend par le pari de son histoire : s'intéresser au système judiciaire, à son cheminement et à la conception de la justice qui fait loi dans nos sociétés. Nous connaissons le meurtrier, nous savons qu'il est seul coupable, lui-même l'avoue sans remords dans un premier temps. Et pourtant rien ne pourra officiellement objecter de sa culpabilité . The fracture joue avec délice des failles du système, des défaillances des lois judiciaires. En cela il est un film digne d'intérêt,  plutôt surprenant par son choix narratif qui met en scène la défaillance d'une idéologie sûre d'elle et en apparence implacable.Ou comment la justice peut parfois laisser échapper de vrais monstres...

.

2

.

    Anthony Hopkins semble aimer les rôles à double tranchant, ambigus, où la malice machiavélique frôle l'intelligence manipulatrice. Evidemment, il y excelle, et l'on se prend au jeu de ce vieux renard rusé confronté à un tout fringant - mais bien trop pédant - jeune loup assoiffé de pouvoir et de reconnaissance. Le film aurait pu avoir un intérêt fort, un concept original et marquant.

.

3

.

    Pourtant, il n'est que moyen, et pêche de défauts trop évidents qui nuisent à son ensemble. Le jeu de manipulation qui s'opére monte trop rarement en tension, tout semble attendu, facile et, pire encore, on nous sert le couplet du jeune avocat tout d'abord individualiste qui étrangement change de valeurs et décide de bousiller -mais oui - sa carrière pour plus de justice... On rajoute evidemment une blonde dont le rôle est complétement inutile, une petite dose de "justice and truth forever in America" et l'on obtient une fin moralisatrice qui, bien entendu, fait triompher ***** ( je ne le dirai pas mais ça semble couru d'avance ). Fou comme on est surpris ...

_____________________________________________________________

En bref

    Un film qui fait passer le temps pour une après-midi où l'on a pas envie de s'ennuyer, mais pas non plus envie de découvrir un chef-d'oeuvre d'originalité. La réalisation est efficace - rappelant parfois les plans d'un Fincher avec néanmoins moins de talent - et les acteurs convenables dans l'ensemble, avec bien sûr mention pour Hopkins. Bref, un film sympathique, mais dont on aurait pu à juste titre attendre un peu mieux. Tant pis.

lafaille_jukebox


Les +

  • L'humour noir et l'ironie
  • Le duo d'acteur
  • Le visuel

Les -

  • La fin
  • Certains "superflus"

 

_____________________________________________________________

 

24 mai 2007

♦ Pirates des caraïbes : jusqu'au bout du monde

piratesofthecaribbean_logo_468

_____________________________________________________________

La fiche

poc33,5 / 10           
Et de trois ... heures de trop.

Un film de ... Gore Verbinski
23 Mai 2007

Avec ... Johnny Depp, Jack Sparrow
             Geoffrey Rush, Barbossa

            
Orlando Bloom, Will Turner
            
Keira Knightley, Elizabeth Swann
            
etc ...

Synopsis ... Will et Elizabeth s’allient au capitaine Barbossa pour libérer le Capitaine Jack Sparrow du piège de Davy Jones : le même Davy Jones qui écume les septs mers pour le compte de la compagnie anglaise des Indes Orientales. Bravant les trahisons et les mers hostiles, Will, Elizabeth et Barbossa font voile vers l’exotique Singapour pour affronter le rusé pirate Sao Feng. Alors qu’ils se dirigent vers les confins de la terre, chacun va devoir choisir son camp pour la dernière bataille où se joueront leur vie, mais aussi l’avenir même de tous les pirates et de la liberté…

" They know they face extinction. All that remains is where they make their final stand.  " Barbossa

_____________________________________________________________

Alors ?

    Ah ! La saga Pirates des caraïbes ... presque une tradition. Avec ses bateaux qui coûlent à flots, ses pirates aux dreadlocks impeccables, ses demoiselles à l'âme rebelle et bien sûr ses intrigues à tiroir. Sans oublier son merveilleux fouilli visuel. Fans, n'ayez craintes : Pirates des caraibes est toujours Pirates des caraïbes.

    A une différence près : tout ce qui faisait le charme et l'originalité du premier volet s'est désormais totalement envolé. La faute à qui, à quoi ? Aux midinettes se languissant du - merveilleusement vide - couple Knightley / Bloom et du désormais adulé Jonnhy Depp en pirate déglingué ? Ou bien peut-être tout simplement aux studios et à la loi du filon d'or qui transforme souvent un film plaisant en une trilogie déclinante, voire en une saga atrophiée ...? On ne saurait choisir. Le pari de ce troisième film n'était pas simple : égaler le premier et tenter de faire oublier l'insipidité du deuxième. Au final ? Un résultat très mitigé.
...

poc_1
...

    Jusqu'au bout du monde...mouais. Et trois heures pour "tout" ceci : des minauderies de Knightley aux expressions d'huitre typiquement Bloomienne. On aurait pourtant volontiers accepté le surjeu de certains, ou encore le faux air inspiré et les attitudes réchauffées des autres, si on nous avait proposé en retour un rien, un brin à peine de scénario, de crédibilité, bref un bon divertissement. Mais il n'en est rien. Le charme du premier film, qui consistait principalement dans le seul personnage de Jack, la légereté d'une histoire ancrée dans l'univers atypique de la piraterie, et un humour particulièrement plaisant, est totalement zappé.
...

poc_3
...

    Bien sûr, on évite de réitérer le naufrage du deux, mais ce troisième opus n'a plus que les défauts de son histoire, et n'accroche jamais - ou si peu - l'intérêt. D'incohérences en trahisons, de personnages en personnages, mais surtout de déceptions en déceptions, le film nous propose un voyage dans lequel toutes les histoires se confondent dans un grand fatras visuel, tristement et faussement épique, où l'on constate avec regret la déchéance d'un sacré capitaine, Johnny Depp, qui, en plus d'être inutile, a perdu son souffle. Quant aux intrigues, elles semblent tant construites sur du sable que l'on est pas surpris de les voir s'effondrer à la moindre bourrasque, tout comme l'inutilité  de la plupart des personnages.

    On se contentera alors de la rêverie d'une ère qui n'existe pas, où les pirates de tous bords chantent de vieilles chansons oubliées, où les mythes prennent formes sous l'apparence de rares mais magnifiques paysages. Autant alors ne pas s'attarder sur le reste, et se dire que l'on ne nous y reprendra plus.

...

poc_2
...

    Disney a essayé et Disney a perdu. A vouloir trop tirer sur la vache à lait, celle-ci est devenue stérile. Pirates des Caraïbes est bel et bien un produit estampillé Walt Disney Movies Nanars et n'a plus que pour seul avantage - pas cinéphile mais financier - d'être une habitude déplaisante, le genre de films que l'on va voir sans vraiment le vouloir, par manie, par habitude presque.

    On se souviendra d'un bon départ, un premier film à la rengaine musicale plaisante - touche de couleur dans un univers cinématographique qui se prend souvent trop au sérieux - et d'un vieux pirate du cinéma indépendant, qui nous avait fait rire, amusant et amusé, mais qui désormais devrait savoir que passé un certain âge, il est trop tard pour jouer avec de vieilles épées en plastique.

_____________________________________________________________

En bref


poc_trailerLes +

  • Barbossa
  • Le singe Jack
  • Intrigue Calypso / Davy Jone
  • Bizarrement, c'est un peu tout...

Les -

  • Keira Knightley / Orlando Bloom
  • Le couple "glamour" par excellence : Swann et son Turner
  • Le naufrage du scénario
  • Plus aucune épice à cette sauce Verbinski
  • L'humour PoC : tout simplement inexistant... ou presque

_____________________________________________________________

19 mars 2007

♪ Friendly Fire, Sean Lennon

seanlennon

Friendly fire (tir ami), terme militaire pour désigner l'attaque d'un allié par une autre force alliée.

Lennon. Un tel nom peut être un moteur tout comme un handicap. Mais Sean a du talent, énormément de talent. Il passe aisément, et ce dès la première écoute, l'étiquette de "fils de" et démontre sans aucun problème que l'inspiration et la musique sont pour lui un héritage amplement assumé et mérité. Travail et don vont semblent-il de paire pour ce déjà trentenaire, et après un premier album solo superbe en 1998, Into the sun, il nous livre un deuxième opus plus que mélodique.

track

 


L'album ...

    Friendly Fire est un recueil d'histoires conté avec poésie et douceur dont il est dur de décrocher. Sean Lennon invite, propose, ne  s'impose jamais. Et il n'en a pas besoin. Alors certes, certains trouveront que l'album est un peu trop homogène, que tout ça sonne trop simpliste, trop nasillard et trop identique ... Quant à moi, je retiens un opus bien plus agréable que la majorité des albums parus ces derniers mois. Car Friendly Fire est un véritable livret de notes enveloppantes, peut-être pas cottoneuses mais étrangement apaisantes, où il est bon de ne pas avoir à changer de chanson pour la simple raison qu'elles sont toutes indispensables. Acides, parfois simplement teintées d'un sombre romantisme un peu futile, elles restent dans l'effleurement de lointains murmures.

sl2

    L'album est ce tout. Ce mélange d'amertume des erreurs, de la peur des regrets, de son refus, des jours qui passent, n'arrangent rien, arrangent tout. Sans prétention font sourire. Car la vie est aérienne, terrestre, s'envole, se retient. On ne cherche pas à savoir, rien n'est important ici que les souvenirs. Pour ma part, cet album est un joli trait d'union entre des bribes de ressentis personnels et une culture commune et inconsciente, saupoudré d'un brin de naîveté attendrissant et pas aussi niais que l'on pourrait le croire de prime abord. Pour finir, je rajouterai que l'album est actuellement à 10 euros dans toutbon point de vente. Une petite douceur qu'il serait bien dommage de se refuser. Friendly Fire est un de ces disques qui illustre ces petits moments déconnectés du monde, allongé par terre, à observer tout et nimporte quoi, sans véritablement être là. Un disque de toutes les saisons, qui s'accorde aux jours de pluies, enfermés à l'intérieur, à lire sans lire, à rêver sans rêver. En se laissant simplement emporter par la mélodie des sons, par la ligne tracée d'une voix fluette. Familière.

friendly

Le dvd ...

     Sans oublier que Sean Lennon a aussi produit une étrange série de courts-métrages - clips - illustrant chacune de ses chansons. Ce qui au final donne tout simplement une gallerie de rêveries conceptuelles constamment mises en abymes, tantôt délirantes, tantôt plus réalistes. Véritable thérapie post-crash sentimental , le film se révèle un étrange et très particulier parallèle à l'album. Friendly Fire a effectivement été écrit après la mort d'un des amis de S.Lennon. Ami qui avait - entre parenthèses - une relation avec la petite copine du dit Lennon. L'info people est certes peu intéressante en elle-même, mais s'avère au final essentielle si l'on veut complétement appréhender la lecture du dvd et du disque. Les courts bien qu'inégaux en qualité, ont l'avantage de rester totalement décalés et propres à la lubie artistique de Sean Lennon tout en gardant une certaine linéarité très judicieuse, ce qui est déjà en soi, un aspect plutôt positif.


Trève de bla bla bla ...

Site Officiel | Myspace | Amazon
slpresents

 


18 mars 2007

♦ La cité interdite

loooo
_____________________________________________________________

La fiche

186981817,5 / 10           
Spectacular, spectacular ...

Un film de ... Zhang Yimou
14 Mars 2007

Avec ... Gong Li, L'impératrice
             Chow Yun-fat, L'empereur

            
Jay Chou, Le princr Jai
            
Li Man, Chan
            
etc ...

Synopsis ... Chine, Xème siècle, Dynastie Tang. L'empereur s'apprête à revenir dans la Cité Interdite après une longue absence. Son retour est le point de départ d'une longue série de réactions en chaîne. L'impératrice, qui entretient une liaison interdite avec son beau-fils découvre que son roi l'empoisonne chaque jour un peu plus en vue de la faire disparaître. Elle décide de décide de mettre en application un coup d’Etat échafaudé depuis des années avec les cartes qui lui sont données.

" What I do not give, you must never take by force." L'empereur

_____________________________________________________________

Alors ?

    Grandiose, bluffant, éblouissant de couleurs et de pureté saturée. Le dernier Yimou est un véritable kaléidoscope. Un terrifiant kaléidoscope, tant les couleurs sont nombreuses et le détail paufiné jusqu'à l'étouffement. Le ciel se fait rare, et voici un palais de couloirs en arcs-en ciels, en toiles, en feutres et en beauté sans cesse dans le vacillement. La cité Interdite de Gong Li ( 2046, Mémoires d'une Geisha ... ) et Chow Yun-fat ( Anna et le roi, Tigre et dragon ... )- impeccables - est un étouffement. De noblesse, de droiture et de rage. La violence est dans cette rudeté de l'image, dans la somptuosité des étoffes et la froideur des visages.


lci_3


    L'histoire, fictive, qui se déroule dans la période politique la plus chaotique de la dynastie Tang, n'est qu'un prétexte au visuel. Toujours. En effet, la synopsis avoue déjà tout du film : complots, trahisons, mort et haine, haine violente qui parcourt les veines, qui se déploie, s'étend, se saigne à blanc. Elle n'est pas révolutionnaire, cette histoire. Elle est simplement là, parfois trop lourde, parfois trop lente, faible, au final, en comparaison avec l'image percutante, grandiose. L'histoire. Elle sert l'éternelle tension des luttes, luttes des couleurs ( bataille ), lutte des personnages, qui implose parfois. Une fois exprimée la rage révolutionnaire et le désir de changement, elle s'efface, se "range", s'oublie.


lci_1


    Les acteurs la parcourent, la font vivre, du mieux qu'ils peuvent. Et cela reste magnifique, bien que distant par moment. Il n'est pas question ici d'attachement à certains protagonistes ou à une tragédie sous fond d'empire éclatant de soleil. Man cheng jin huang jin jia, ou La malédiction du chrysanthème est l'histoire d'une beauté qui s'éternise dans la glaciale réalité de la haine réprimée et qui éclate, somptueuse, immense. Champs de chrysanthèmes étouffés par de hautes murailles, perfection de Gong Li, de Jay Chou, de Chow Yun-Fat, dévoilée par de magnifiques plans fixes sur les visages encadrés de longs cheveux noirs.


lci_2


    La danse du film est millimitrée, orchestrée parfaitement, de lignes, de courbes, de feu et d'une musique lourde de sens. Bien sûr restent les classiques du genre, la lourdeur de certains clichés et plans moins inspirés, d'une histoire trop simple. Bien sûr, la scène de bataille semble parfois risible, comme dans ces plans lents sur le prince Jai, en demi-teinte. Mais si l'on sait apprécier le reste, La cité interdite demeure un film puissant de par sa beauté visuelle, poussé à l'extrême d'un esthétisme qui vous colle à la rétine. L'empereur, l'impératrice. La somptuosité d'un monde oublié, dont la beauté nous fascine encore, et revit parfois dans quelques films maitrisés. C'est le cas de cette fleur dorée donnée par Zhang Yimou.


lci_4


    Bien sûr, mieux vaut aimer le genre pour en apprécier toute sa valeur. A ceux qui ont peur de s'ennuyer rien qu'à la vue du sujet ou de la bande annonce, ce film reste à déconseiler même si l'on peut avoir de merveilleuses surprises en forçant parfois un peu sa nature. ;)

_____________________________________________________________

En bref

lci_jukeboxLes +

  • Les costumes
  • Les décors
  • Gong Li
  • Chow Yun-Fat
  • Jay Chou
  • La musique

Les -

  • L'histoire trop minces par moments
  • Certains passages de la "bataille"


_____________________________________________________________

En plus

11

15

18715467

18715471

a06

d04

Publicité
16 mars 2007

♪ The Dresden Dolls

11228653


    The Dresden Dolls ... Amanda Palmer et Brian Viglione ... Ces poupées de Dresde nous arrivent tout droit de Boston. Formé en 2001, ce groupe possède déjà l'étoffe et la profondeur que beaucoup d'autres recherchent durant de longues années sans jamais en trouver une miette. Car The Dresden Dolls, c'est avant tout un univers complétement déjanté servi par un rock ahurissant lorgnant du côté du punk et de beaucoup d'autres genres. L'originalité et la force de ses deux membres font de ce groupe un véritable petit ovni audio et visuel à l'univers foisonnant, festif et éclectique.

 

    La voix d'Amanda, puissante et magnifiquement polymorphe, le jeu de batterie, épuré mais enflammé de Brian, ainsi que les paroles réellement travaillées de leurs albums constituent la base d'un groupe qui se veut énergique, polyvalent et unique. Se réclamant du brechtian punk cabaret, les deux comparses assurent un spectacle continu et riche en couleurs, tels de vrais mimes aux maquillages de pierrots tristes et aux collants rayés.


dresde



    Les Dresden Dolls ont su se créer une identité musicale et visuelle unique ( humm... ça fait pas un peu trop M6 ça ? ), délaissant la guitare pour le piano et la batterie, et contribuant à offrir à ceux qui s'en sentent, une réelle claque qui vous fait revoir à la hausse certaines définition préconçues du mot "artiste". Et ça, ça fait vraiment du bien.

    Et parce qu'il vaut mieux écouter, voir, plutôt que lire, vous pouvez profiter de quelques uns de leurs délires musicaux sur leur myspace ( vraiment, ça sert ces bêtes là ... ) ou encore regarder cette petite vidéo qui illustre la chanson Coin-Operated-Boy de leur premier album éponyme. Assez déjanté. Forcément.


16 mars 2007

● A venir - Black Snake Moan

02_copie
De : Craig Bewer | Avec : Christina Ricci, Samuel L. Jackson ... Sortie : 21 Mai 07

... Ou littérallement, Le gémissement du serpent noir.

" Le blues a toujours fait partie de Lazarus. Jadis, dans sa bourgade du Tennessee, il en jouait en virtuose chaque week-end pour faire danser les couples. Dix ans ont passé, Lazarus s'est marié, s'est rangé, a abandonné la musique, s'est laissé piéger par la routine, s'est fait plaquer. Un puissant désir de revanche, un vif ressentiment à l'égard de celle qui l'a trahi, des élans de violence incontrôlés, des rêves de plus en plus sombres composent désormais son quotidien.

Un matin, Lazarus découvre aux abords de sa ferme le corps à demi nu d'une fille couverte d'ecchymoses et laissée pour morte au milieu de la route. C'est Rae, que chacun connaît dans cette petite ville, et dont la plupart des hommes du coin ont profité. "Une traînée", dit d'elle sa mère, qui n'eut pas le courage de la protéger d'un père incestueux et assista indifférente à sa précoce descente aux enfers...Capricieuse, indisciplinée et amatrice de produits illicites, la jeune fille qui répond au doux nom de Rae ne cesse de mettre sa vie en danger. Le vieil homme décide alors de l’enchaîner pour mieux la soigner. "


Tarantinesque ? Non, vraiment ... :D

25 février 2007

¤ Scrubs

scrubs

[ ScrubS ]
Zach Braff, Sarah Chalke, Donald Faison, Judy Reyes, etc ...

Entre les petits et les gros bobos, l'internat de trois jeunes chirurgiens en devenir à l'hôpital Sacré-Coeur. Rires assurés entre gaffes cultes et vannes décapantes.


Sans_titre_1_copie   Sans_titre_1   scrjubs

    Scrubs, c'est le mélange idéal de Grey's Anatomy à la sauce Friends saupoudré d'un soupçon d'Ally McBeal. Ben oui, je répète ce que tout le monde dit, mais après tout c'est bien la vérité. Scrubs est drôle. Bien plus que drôle. Hilarant. A l'heure où les divertissements dignes de ce nom se comptent sur les doigts d'une main, Scrubs se révèle être un parfait répulsif à l'ennui et à la déprime du samedi soir. Ou plutôt du vendredi.

    J'ai découvert cette série par hasard, un soir où je harcelais de zappage ma pauvre petite télécommande innocente, victime d'une insomnie récurrente. Résultat, 22 minutes à me demander ce que cet ovni faisait sur une chaîne comme m6. Depuis, impossible de décrocher du sourire et des manies de Sarah Chalke ou du charme teinté de maladresse de Zach Braff. Sans parler des autres personnages, ébouriffants. Comment en détester un seul quand l'humour est aussi grinçant et déjanté ?

    L'esprit d'ensemble est tout simplement génial, frais et parfaitement représentatif de nos petits délires solos, de nos blagues pourris, mais aussi de quelques moments plus sérieux, où les turbulences s'estompent pour laisser parler une véritable sincérité des acteurs et du scénario. De plus, et ce n'est pas peu dire, le tout bénéficie d'une très bonne petite b.o. Bref, rien de tel pour se remonter le moral.

...

18420178 18420182 18420181 18420176

Ah et puis parce que ça fait du bien de se battre contre les moulins : merci à m6 pour cette diffusion si génialement axée sur les heures de pointe télévisuelles. Ce n'est pas comme s'ils en étaient à la sixième saison, là-bas,en Amérique. Ah, ironie, quand tu nous tiens. Et merci à Adr pour le lien de la photo ( plutôt pas mal au passage. )

...

19 février 2007

● Can't wait to watch : Fevrier Mars 07

... 

Parfois, attendre, c'est bien joli, mais c'est aussi terriblement frustrant.


    Films que je suis impatiente de voir au cinéma...
De pouvoir rattraper...
Ou même de louer peut-être au vidéostore du coin...

Toute suggestion est la bienvenue :)

 

    Ceux qui arrivent...


  • Azuloscurocasinegro - 28 Février
    De Daniel Sanchez Aravelo, avec Quim Gutiérrez, Marta Ettura, antonio de la Torre ...

         Jorge, malgré un master de gestion, a dû reprendre le travail de concierge de son père handicapé et s’occuper de lui à plein temps. Son frère aîné, Antonio, est en prison. Natalie, la fille qu’il aime depuis l’enfance, est revenue vivre dans l’immeuble. Son meilleur ami, Israël, passe son temps sur le toit à espionner les voisins découvrant ainsi que son propre père fréquente le salon de massages coquins d’en face. Tout bascule pour Jorge quand Antonio, sorti de prison, lui demande un étrange service : mettre enceinte, à sa place, Paula, sa petite amie restée en prison...


     azul11 azul111 azul1511

                                
     -->> Un film qui semble dans la lignée d'un Head-On. Autant dire que ce n'est pas rien. Les images et le scénario sont prometteurs en tout cas. Et puis, bon feeling avec les idées et le titre " Azul Oscuro Casi Negro " qui signifie littéralement " bleu sombre presque noir " : tout un programme ...


................................................................



  • Chronique d'un scandale - 28 Février
    De Richard Eyre, avec Judi Dench et Cate Blanchett.

         Enseignante dans une école secondaire de Londres, Barbara Covett, rencontre Sheba Hart, la nouvelle prof d’arts plastiques, avec qui elle se lie d’amitié. Peu après, Barbara constate avec dépit que sa consoeur coule un petit bonheur tranquille auprès de son mari Richard, de 20 ans son aîné. D’où sa surprise lorsqu’elle surprend Sheba dans les bras de Steven Connoly, un élève de 15 ans. Abusant sournoisement de son ascendant sur sa collègue en pleine crise conjugale, Barbara s’immisce graduellement dans la vie des Hart.


    03 06 04


    -->> Découvert au hasard d'une page du mag de l'Utopia, ce film, réunit deux actrices talentueuses et possède un scénario plutôt digne d'intêret. Bon, c'est vrai, l'histoire a comme un petit air de déjà-vu. Mais quelque chose me dit que ce film vaut le déplacement.



................................................................




  • Le voile des illusions - 07 Mars
    De John Curran avec Naomi Watts, Edward Norton ...

     Mariée par convenances plus que par amour,  Kitty part vivre à Shanghai avec son mari, Walter, médecin bactériologiste. Rapidement, la jeune femme tombe amoureuse d’un autre homme. Mais celui-ci place sa carrière avant ses nombreuses conquêtes féminines... Abandonnée par son amant, brisée, Kitty accompagne son mari dans une région où une épidémie de choléra balaie les populations et où les guerres locales font rage. Kitty y apprendra à ouvrir les yeux, sur le monde et sur ceux qui l'entourent.

    08 11 10

    -->> Le voile des illusions a des airs d'Indochine, vous savez, ce vieux téléfilm que diffusait avec Catherine Deneuve, ou encore d'Anna et le roi, plus récent avec Jodie Foster. Des paysages de rizières à perte de vue, l'ombrelle classique, et deux superbes acteurs. Peut-être pas révolutionnaire mais peut-être pas mal. A voir ...



................................................................



  • Angel - 14 Mars
    De François Ozon avec Romola Garai, Sam Neill, Charlotte Rampling ...

     Angleterre, 1905 : Angel Deverell, jeune écrivain prodige connaît une ascension fulgurante et réalise ainsi le rêve de toute jeune fille : succès, gloire et amour. Mais n’est-ce pas trop pour une seule femme ?

    04 18 17

    -->> J'ai une affection particulière pour les films de François Ozon. Sans les adorer pour autant, je leur trouve toujours un côté très particulier et personnel. Je regrette d'ailleurs d'avoir manqué Le temps qui reste et espère pouvoir rattraper ça bientôt. En attendant, j'irai certainement voir Angel, même si le sujet ne m'inspire pas plus que cela, j'ai bien envie de voir ce qu'en fera le réalisateur Français.



................................................................



  • L'homme qui rêvait d'un enfant - 21 Mars
    De Delphine Gleize avec Artus de Penguern, Darry Cowl ...

        Pour une raison qu’il ignore, Alfred a perdu la parole. Un jour, ayant fui une nouvelle fois le baiser de celle qu’il aime et sentant la solitude s’installer, il prend une décision. Alfred va adopter un enfant. Contre toute attente, sa demande est prise en compte et acceptée. Mais le jour J, celui qui arrive ne correspond pas vraiment à celui qu’il attendait…

    01 02

    -->> J'ai eu envie de voir ce film dès la première lecture de ces quelques mots, délivrés comme au hasard, minuscules traits à peine dévoilés d'une histoire qui semble se dessiner à l'écart de toutes les autres. L'homme qui rêvait d'un enfant ... et ce simple attachement, déjà, à cette poésie des images et des silences



................................................................




  • La tête de Maman - 28 Mars
    De Carine Tardieu avec Chloé Coulloud, Karin Viard, Kad Merad ...

         Y’a 20 ans de ça, quelques années avant ma naissance, maman a aimé un gars. Y’a 20 ans de ça, ils ont été séparés et ce con-là, quand il est parti, il a emporté avec lui le sourire de ma mère. Faut que je le retrouve, faut qu’il le lui rende. Sinon, moi, je meurs. Lulu, 15 ans.

    06 17 18

    -->> Là encore, simple élan du coeur, sans raisons évidentes. La synopsis n'y est pas vraiment pour quelque chose. Peut-être cette mine boudeuse d'enfant qui grandit, mais aussi l'assurance d'y voir Karin Viard. En espèrant que ce film soit une surprise, et pas un autre Je vais bien, ne t'en fais pas... En attendant, les images sont là, et parlent d'elles-même. A croire qu'il pourrait réellement y avoir quelque chose de "plus" derrière ce petit film Français.


................................................................



  • Courir avec des ciseaux - Prochainement
    De Ryan Murphy avec Annette Bening, Alec Baldwin, Evan Rachel-Wood ...
     

         Après le divorce de ses parents, le jeune Augusten est abandonné par sa mère, poétesse psychotique, et recueilli par le Dr Finch, un psychiatre aux méthodes peu orthodoxes. Une nouvelle vie commence alors pour lui au sein d'une communauté qui n'a rien a envier à la famille Adams. A 13 ans, découvrant qu'il est homosexuel, il va entamer une liaison orageuse avec Neil, un ancien patient de son tuteur, âgé de 33 ans, et faire les quatre cents coups.

    18659914 18723715 18679016


    -->> Le film que j'attends avec le plus d'impatience depuis quelques semaines déjà. Le pire étant que sa date de sortie vient de passer de fin Mars à prochainement... A croire que parfois, certaines choses sont faites exprès pour bien vous mettre sur les nerfs... Un joli petit casting, Baldwin, Bening, Wood ... et surtout la promesse d'une histoire rocambolesque mais aussi subtile. La bande-annonce promet autant que la synopsis. Et franchement, vivement la sortie de ce film qui semble à plus d'un titre, pas comme les autres.


                     

   Les pourquoi pas ...



blood
Blood Diamond
31 Janvier

mom
La môme
14 Février

enrage
Les enragés
28 Mars


   A louer ...


berkman nouveaumonde woodsman lordofwar  

Les Berkman se séparent

Le nouveau monde

The Woodsman

Lord of war

 ...

16 février 2007

♦ Little Children

logo
_____________________________________________________________

La fiche

poster9,5 / 10          
Et se chercher une vie dans le regard de l'autre ...

Un film de ... Todd Field
24 Janvier 2007


Avec ... Kate Winslet, Sarah Pierce
             Patrick Wilson,
Brad Adamson 

            
Jennifer Connely, Kathy adamson
            
Sadie Goldstein, Lucie Pierc
             etc ...

Synopsis ... Banlieue américaine, controverses et vies entrecroisées, ponctuées par la frustration quotidienne de l'ennui et des désirs réprimés. Un exhibitioniste à tendance pédophile réemménage dans le quartier et voila que la panique s'empare du voisinage effaré et des parents inquiets pour leu chère et tendre progéniture. Les tensions s'exacerbent, au même titre que les sentiments, dans la découverte de soi, et des autres.


"It's the hunger. The hunger for alternative. And the refusal to accept a life of unhappiness."
Sarah Pierce

_____________________________________________________________

Alors ?

    Little Children, de par sa bande-annonce et sa synopsis, s'annonçait pour moi déjà bien avant sa sortie comme un film marquant de ce début 2007. Et je ne suis pas déçue du résultat, loin de là ! Certains l'ont trouvé "lourdingue", "longuet" voire même peu inspiré même s'il fut dans l'ensemble plutôt salué par la critique. Pour ma part, je suis simplement contente de constater que le cinéma peut encore servir des films intelligents et sublimes du qualibre d'American Beauty.


01_copie


    Tout comme ce dernier, Little Children puise ses racines dans une banlieue type Américaine où règne le joli petit monde des convenances, non-dits, frustrations, et autres délices des apparences sociales. Une voix-off espiègle, conteuse de la fable, nous présente le menu des réjouissances. Sarah, jeune mère sans fibre maternelle aucune, se retrouve à jouer les ethnologues cyniques tous les après-midis au parc, entourée des papotages pompeux des bourgeoises du quartier. Brad, seul centre d'attraction - et de distracton - de ces mêmes bourgeoises, est un père à la maison frustré à la coupe de sa femme. Quant à Ronnie, quarante ans passés, il vient de sortir de prison et met le quartier en émoi par ses penchants exhibitionnistes, voire pédophiles.

    Voila le cadre du film posé. Ces trois personnages fils rouges ne sont pas des symboles de perfection. Paumés dans leurs vies respectives, constamment traqués par le regard amer et réprobateur de ces "autres" socialement corrects, ils s'enferment et se morfondent d'un décalage qui ne peut se révéler, mais dont le poids se souffre chaque jour un peu plus. Le film est l'histoire de ce vide qui n'aspire qu'à se combler, en dépit des ragôts, des moeurs, et des qu'en dira-t-on.


10112927_p


    Sarah et Brad se trouvent l'envie commune d'un baiser partagé. Et derrière cet échange adultère auquel ils se livrent, se cache non pas l'amour, ni même l'espoir d'un changement de direction, mais simplement le besoin de se sentir exister, de ressentir, à travers le regard de l'autre, cette estime de soi qu'il leur manque si cruellement. Chacun se plaît à jouer, à croire à cet échange inachevé, au bord de la piscine municipale, théâtre de ce petit jeu de rôles où chacun choisit ce qu'il voudrait être. L'important est de s'apprendre, de se reconnaître, et de s'apprivoiser à nouveau. L'image que leur renvoie l'autre leur donne l'assurance suffisante de valoir bien plus que ce que la vie de tous les jours leur apporte et de croire un peu en eux....

    Quant à Ronnie, pauvre être infantilisé par une mère trop aimante, protectrice des défaillances de son fils, il semble hors-temps, comme figé dans son mal-être, dans ses pulsions qui le poussent à commettre, il le sait, des actes bien plus qu'ignobles. Jamais totalement un monstre, jamais totalement pardonnable. A la frontière entre le dégoût et la compassion.


10112921_p


    Les sujets du film, libre adaptation du roman de Tom Perrotta, et les discussions qu'il suscite sont multiples, comme ses personnages. Ici la femme libérée, moderne, seul revenu de la famille, au galbe parfait, mère adorée de son fils et épouse dominatrice de son mari et de son couple, à la plastique si parfaitement irréelle. Là l'ex-flic mal dans sa peau, insomniaque, en quête de rémission, qui voit en l'arrivée de Ronnie dans le quartier une occasion d'exprimer sa propre souffrance sur le dos d'un bouc-émissaire trop bien désigné.  Entre harcèlement moral, réprimandes crachées par les bien pensants, et désirs refoulés, chacun tente tant bien que mal d'avancer.


10_copie

 

    Todd Field mène d'une main de maître la trame narrative du film. Celui-ci dispose d’une mise en scène impeccable, originale et propre, et d’un scénario plus qu’intelligent, entre rires, drames personnels, et questionnements. Kate Winslet rayonne de talent en campant cette femme cernée par ses choix passés, sorte d’Emma Bovary, en quête « d’alternative » et e souffle nouveau. Patrick Wilson, révélé récemment par Hard Candy est parfait de froideur dans son rôle d’homme frustré, voire vexé, à l’ego en manque de reconnaissance aux côtés d’une Jennifer Connelly juste et efficace. Jackie Earle Haley, quant à lui, mérite amplement sa nomination aux oscars pour son interprétation prodigieuse et difficile de pédophile culpabilisé au possible.

     Difficile de parler plus encore de Little Children sans en détruire les principaux charmes et originalités. Il suffira de dire que ce film est tout bonnement génial, différent, travaillé et porté par des acteurs, un scénario, et une musique admirables.

 

_____________________________________________________________

En bref

    Pas besoin de résumé, place à la subjectivité totale : Little Children est tout simplement excellent, et il serait bien dommage de le rater en ce mois de février 2007. :)

jukebox_littlechildrenLes +

  • La mise en scène
  • L'image
  • Les acteurs
  • L'histoire
  • Le film tient toutes ses promesses

Les -

  • ... La morale énoncée au final ...


_____________________________________________________________

En plus ...

Quelques images ...

Sanms_titre_1

04

07

Slans_titre_1

S42511ans_titre_1

San5684s_titre_1
_____________________________________________________________

Publicité
1 2 3 > >>
Publicité
Derniers commentaires
Publicité